dimanche 13 décembre 2015

1974 Liechtenstein

Mardi 21 mai 1974

A 7h30, je pars en autobus avec une copine, Janine Fourier, jusqu’à Kehl. De là, nous faisons de l’auto-stop, par l’autoroute badois en Allemagne, jusqu’en SUISSE.
Nous mangeons sur le pouce à 13h à Rheinfelden, sur un muret en face de la gare. Aux portes de Bâle, à la source du Rhin navigable, ses bains soufrés valurent une réputation mondiale à cette petite ville.
Nous traversons le nord-est de la Suisse, passant par Zürich. Nous atteignons le canton de Saint-Gall. A Sevelen, nous sommes dans la plaine du Rhin. En face, de l’autre côté du fleuve, les sommets alpins…
Avec la voiture qui nous a chargés, nous traversons le Rhin sur un vieux pont couvert en bois et nous pénétrons au LIECHTENSTEIN.
Une simple pancarte au milieu du pont indique la frontière, car l’union douanière et monétaire avec la Suisse est totale.

Principauté du Saint Empire romain germanique depuis 1719, membre de la Confédération du Rhin en 1806, membre de la Confédération germanique en 1815 jusqu’à sa dissolution, la Principauté du Liechtenstein devient pleinement indépendante en 1866. C’est une monarchie constitutionnelle depuis 1921.
Petit territoire de 160 km² coincé entre la Suisse et l’Autriche, délimité par le Rhin à l’ouest, par les Alpes à l’est, c’est une place financière internationale et l’un des pays les plus riches du monde.
Paradoxalement, les électeurs sont exclusivement masculins, les femmes n’ayant pas le droit de vote.

A 18h15, nous arrivons à VADUZ, la capitale.
Nous prenons un pot dans un bistro puis cherchons un endroit pour planter la tente. Nous sortons de la ville et nous dirigeons vers le Rhin. Nous installons la tente à la lisière d'un petit bois sous la digue du fleuve. Nous mangeons sous tente.
Des promeneurs arpentent la digue au soleil couchant.
Le soir, Janine et moi allons à pied nous promener à Vaduz avant de rentrer sous la toile.

Mercredi 22 mai 1974

Le matin, nous visitons Vaduz, petite ville de 5000 habitants. Nous grimpons à pied au château du prince régnant.
Le château de Vaduz (XIIe siècle) est toujours le lieu de résidence de la famille princière. Entouré de vignobles, il surplombe la ville moderne.
De retour en ville, nous visitons le musée national du Liechtenstein.
Nous rentrons sous la tente et y passons l’après-midi et la soirée, à cause du mauvais temps (vent et pluie). On met de temps en temps le nez dehors, à la faveur d’une accalmie. 

Jeudi 23 mai 1974

Vers 11h30, nous partons tous les deux pour une marche en montagne. Les Alpes commencent au pied de la ville.
Sac au dos, nous grimpons par un sentier balisé en forêt jusqu’à une ruine à 840 m, sur les hauteurs de Vaduz : Wildschloss (Château sauvage). Nous montons ensuite dans le brouillard vers Profatscheng (1100 m), une bergerie dans les alpages. La brume se lève par moment, découvrant le paysage. Nous mangeons sur place un repas tiré du sac, seuls devant les granges. Après ce bref arrêt, nous poursuivons jusqu’à Gaflei (1500 m). La montée est rude. Epuisée, et les pieds trempés, Janine, peu équipée pour cette randonnée, en a les larmes aux yeux. Débouchant des nuages, nous atteignons la terrasse alpestre où de nombreuses voitures venues tout simplement par la route stationnent devant l’hôtel-restaurant. C’est un point de départ pour le massif sauvage des Dreischwestern ( les« Trois Sœurs »). Le belvédère est le plus beau panorama du Liechtenstein avec vue sur les montagnes suisses.
Il nous reste à redescendre. On passe à Masescha, la plus ancienne des colonies « wals », avec une chapelle du XIVe siècle. On arrive dans la commune de Triesenberg (880 m), station située sur le versant ensoleillé des Alpes. L’allemand est la langue officielle de la principauté ; la langue usuelle est le suisse-allemand, un dialecte alémanique. Triesenberg se distingue des autres communes du pays par son dialecte propre, qui remonte au Moyen Âge et qui est dû aux immigrants Walser. La commune promeut activement ce dialecte, afin de le préserver et le faire connaître.
La pluie se met à tomber dans la traversée du village.
Nous sommes de retour à Vaduz vers 18h30. Nous rentrons sous la tente pour nous changer et nous reposer.

Vendredi 24 mai 1974

En fin de matinée, nous démontons la tente et quittons Vaduz en auto-stop. Nous nous dirigeons vers le nord, le long de la plaine rhénane, par la route principale au pied de la montagne. Nous atteignons la frontière et quittons le Liechtenstein par un poste de douane suisse - conséquence de l’union douanière entre les deux pays - sous un portique « Schweizerische Grenze im Fürstentum Liechtenstein ».
Nous passons en AUTRICHE (Land du Vorarlberg).
Nous parvenons à Bregenz, à l’extrémité du lac de Constance (Bodensee), vers 14h. Nous y mangeons. Sortant de la ville par la route longeant le lac, nous atteignons à pied la localité de Lochau-Tannenbach. Nous cherchons à nous installer. Mais il n’y a guère d’endroit pour monter la tente près du lac. Finalement, un recoin en retrait de la route fera l’affaire. Un peu en pente, mais ne soyons pas trop difficiles !
On se promène à la tombée de la nuit sur le See Anlagen, promenade favorite des habitants de la ville au bord du lac.
Par la suite, nous sortons à Bregenz jusqu’à 22h.

Samedi 25 mai 1974

A 9h30, départ en auto-stop pour le voyage de retour.
Nous mangeons à midi au bord du lac à Lindau, en Bavière (Allemagne).
Longue journée de stop. Un automobiliste nous charge à la tombée de la nuit, à travers la Forêt Noire jusqu’à Strasbourg. Main dans la main en fin de trajet dans la voiture, nous arrivons à Strasbourg à 0h30.
Janine dort chez moi, dans mon lit, « en tout bien tout honneur »,  à la rue Klein. Ce sera seulement demain, à son retour de week-end, que Christine me fera la gueule …


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